L’immunothérapie pour cancers cutanés évolués

L’immunothérapie : une révolution

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L’immunothérapie pour cancers cutanés évolués autres que les mélanomes

Janvier 2023 – Les formes évoluées des carcinomes cutanés sont appelés baso-cellulaires et épidermoïdes. Ceux-ci ainsi que le carcinome à cellules de Merkel sont rares et touchent souvent des personnes âgées et fragiles..

Ainsi le traitement qui comprend principalement l’intervention chirurgicale et la radiothérapie peut être difficile à supporter par ces patients. Il ont aussi souvent des conséquences délétères esthétiques et sur le fonctionnement de la zone atteinte. Par exemple le contour de l’œil, le nez, la bouche…

De nouveaux médicaments

Cependant au cours des dix dernières années, de nouveaux médicaments sont apparus. On les appelle immunothérapie pour cancers car ils agissent sur la réponse immunitaire aux cellules tumorales. Ce sont des inhibiteurs de point de contrôle immmunitaire (IPCI). En dermatologie ils ont tout d’abord été testés contre les mélanomes compliqués de métastases. Par la suite, il ont donné des réponses inespérées pour retarder la progression des cancers. Or il se trouve que certains de ces IPCI sont également efficaces contres les carcinomes évolués et le carcinome à cellules de Merkel.

Le carcinome à cellules de Merkel (CCM) est une tumeur cutanée grave qui grossit rapidement. Elle est favorisée par l’exposition aux UV mais peut aussi être liée à une infection par un virus, le polyomavirus. Avant les IPCIs, les patients ayant un CCM inopérable avec des métastases étaient traités par chimiothérapie et le taux de survie à 5 ans n’excédait pas 18 %. Aujourd’hui, la chimiothérapie est peu à peu supplantée par l’avelumab et le pembrolizumab, des IPCIs qui obtiennent des résultats plus favorables.

Pour le carcinome épidermoïde évolué avec des métastases (ce qui est très rare), le cemiplimab et le pembrolizumab peuvent désormais remplacer la chimiothérapie auparavant prescrite.

Approximativement 0,8 % des CBC sont à un stade évolué et moins de 0,6 % de ceux-ci se compliquent de métastases. Jusque récemment les traitements pour ces tumeurs se limitaient au vismodegib et sonidegib. Mais le cemiplimab a également été testé sur ces cancers avec un succès appréciable notamment pour les tumeurs inopérables.

Un traitement néoadjuvant

Administrer de tels traitements pendant quelques mois avant toute chirurgie est ce que l’on appelle un traitement néoadjuvant. Il pourrait permettre de diminuer considérablement la taille des tumeurs. L’intervention chirurgicale serait la moins large possible et moins lourde de conséquences esthétiques et fonctionnelles. Ces mêmes traitements proposés après ou à la place de la chirurgie sont également susceptibles d’améliorer le pronostic de ces cancers cutanés graves.

Dr Marie-Line Barbet