Septembre 2019 – La fréquence du mélanome malin et d’autres cancers de la peau a augmenté au cours des dernières décennies en même temps que les appétences pour le soleil s’accroissaient. Etre bronzé étant désormais considéré comme seyant, séduisant et synonyme de bonne santé, il est devenu de « bon ton », si l’on peut dire, de s’exposer au soleil, de porter des vêtements de moins en moins couvrants et de fréquenter les cabines à UV. Or, il est clair que les rayons ultra- violets participent à la survenue des cancers de la peau. Plus encore, il a été constaté que les coups de soleil au cours des 10 à 15 premières années de la vie jouent un rôle très important dans l’apparition ultérieure de cancers cutanés, notamment les mélanomes, la peau des enfants étant particulièrement sensible aux UV.
Autant dire qu’il faut protéger les enfants du soleil, dès leur plus jeune âge (application d’écran solaire total, port de vêtements anti UV, de lunettes, recherche de l’ombre) et leur enseigner la photoprotection…un idéal qui semble loin d’être atteint dans les faits. Si l’on interroge des groupes d’enfants, un quart à la moitié d’entre eux signalent avoir « pris » des coups de soleil aux vacances précédentes.
Une enquête menée aux Pays Bas a essayé de déterminer ce qui pouvait s’opposer ou au contraire être favorable à la prévention des coups de soleil dans l’enfance. Un peu plus de mille parents d’enfants de 4 à 13 ans ont été interrogés : les questions abordaient à la fois les mesures prises par les parents et par les enfants dans différentes situations d’exposition au soleil, « planifiée » comme lors d’une journée à la plage ou « occasionnelle » comme lors d’une promenade en vélo par exemple.
Les réponses montrent que les parents appliquent les mesures de photoprotection plus souvent aux jeunes enfants qu’aux plus grands. Les enfants plus âgés, plus précisément les filles adoptent eux-mêmes les bonnes habitudes pour se protéger du soleil que ce soit en situation d’exposition planifiée ou incidente. C’est moins souvent le cas pour les garçons à l’âge de l’école primaire. Globalement, c’est l’utilisation d’écrans solaires qui semble la plus répandue pour les parents comme pour les enfants, suivie du port de vêtements de protection contre les UV et de la recherche d’ombre.
Cependant, certains changements de comportement sont observés avec l’avancée en âge notamment en ce qui concerne les vêtements anti-UV en situation d’exposition planifiée vers 11 ans. D’autres évolutions sont à craindre autour de 13 ans pour les filles qui sont davantage attirées par le bronzage et plus enclines à fréquenter les cabines à UV.
Voici donc des pistes pour améliorer la protection des enfants vis-à-vis du soleil : suggérer aux parents de maintenir leur vigilance au-delà de l’âge de la maternelle notamment chez les garçons et cibler les campagnes de prévention sur les jeunes adolescents.
Dr Marie-Line Barbet
Thoonen K et coll. : Childhood sun safety at different ages: relations between parental sun protection behavior towards their child and children’s own sun protection behavior. BMC Public Health 2019 ; 19:1044 https://doi.org/10.1186/s12889-019-7382-0