L'essentiel sur le mélanome
L'essentiel sur le mélanome

Les différents types de mélanome

Le mélanome est une tumeur maligne dont le développement est lié à la multiplication anormale des mélanocytes, les cellules responsables de la pigmentation cutanée. Les mélanomes peuvent ressembler à des nævus, c’est-à-dire à des grains de beauté.On peut cependant les différencier des nævus par certaines caractéristiques (les règles ABCDE). Mais tous les mélanomes ne sont pas identiques et on décrit généralement quatre types de mélanomes.

Quatre grands types de mélanome

La classification habituelle des mélanomes repose surtout sur l’aspect que l’on peut voir de la lésion, à l’œil nu et à l’aide du dermatoscope (sorte de loupe utilisée par les dermatologues). Les mélanomes se développent généralement d’abord en surface dans les couches superficielles de la peau (phase horizontale, ou « en nappe »), puis se développent en profondeur (phase verticale). C’est la phase verticale qui peut conduire au développement de la tumeur à distance de la peau, c’est à dire dans des ganglions, ou dans d’autres organes comme le foie ou le cerveau (c’est ce que l’on appelle les métastases).

Le mélanome superficiel extensif

C’est de loin la forme la plus fréquente de mélanome (60 à 70 % des cas). Ce type de mélanome est d’abord plat, et peut ensuite devenir nodulaire (en formant une boule sur la peau). La phase horizontale dure plusieurs mois avant le début de la phase verticale. Ce type de mélanome peut apparaître n’importe où, mais rarement sur un grain de beauté déjà existant. Il est plus fréquent sur le tronc chez les hommes, et les jambes chez les femmes.

Il est Asymétrique, les Bords sont irréguliers, on peut observer plusieurs Colorations différentes, son Diamètre est de plus de 6 mm et il Evolue rapidement (règles ABCDE).

Le mélanome nodulaire

Il représente 10 à 20 % de tous les mélanomes. Comme son nom l’indique, il a d’emblée la forme d’un nodule. Il se développe rapidement en profondeur, et expose à un risque élevé de métastase.

Ce type de lésion est particulièrement à risque de métastase.

Le mélanome acrolentigineux

Il représente 2 à 10 % des mélanomes pour les personnes à peau blanche, mais il est très fréquent pour les personnes à peau noire (60 % des cas). Ce mélanome se développe lentement, en surface, et est rarement responsable de métastases. Il est plat et se retrouvesouvent sur la paume des mains, la plante des pieds, les doigts et les orteils.

Il particulièrement fréquent sur les extrémités.

Le mélanome de Dubreuilh

Il correspond à 5 à 10 % des mélanomes. Il touche surtout les personnes âgées. Comme le précédent, il se développe essentiellement en surface, et les métastases sont rares. Il est plat et se situe sur les zones exposées au soleil (le visage, le décolleté, les avant-bras).

Le mélanome de Dubreuih apparaît surtout sur le visage, et est plus fréquent chez les personnes âgées.

Un peu à part, il existe des mélanomes qui touchent les muqueuses, comme la bouche, ou l’anus (5 % des cas). Enfin, certains mélanomes peuvent se trouver sur la conjonctive de l’œil. Ou encore sous les ongles.

Les autres façons de classer les mélanomes

On peut aussi classer les mélanomes non pas en fonction de leur aspect, mais en fonction de leur gravité. Pour cela, on prend en compte :

  • À l’examen sous microscope de la tumeur prélevée chirurgicalement (examen anatomopathologique) de : L’épaisseur de la lésion
  • L’importance de la multiplication des cellules dans la tumeur (nombre de mitoses) ; plus les cellules se multiplient, plus la tumeur est « active »,
  • La présence d’une ulcération
  • La présence de cellules de la tumeur dans des ganglions,La présence de métastases (c’est-à-dire la présence de cellules de la tumeur dans d’autres organes).

En pratique, on classe les tumeurs en fonction de la gravité : du stade IA (épaisseur de moins de 1 mm, moins de 1 mitose par mm2, pas de ganglion atteint, pas de métastase) au stade IV, qui signifie qu’une métastase est présente. Cette façon de classer les mélanomes est très importante pour connaître le pronostic, et choisir le bon traitement.

À côté de ces deux façons de classer les mélanomes, on utilise aussi de plus en plus des caractéristiques « moléculaires »pour décrire les tumeurs. C’est-à-dire que l’on recherche des mutations dans les gènes de la tumeur (par exemple sur le gène BRAF, ou le gène NRAS). La présence de certaines mutations peut guider le choix du traitement.

Dr Alexandre Haroche

Source : C.Gaydt-Marqueste, S.Monestier, J-J Grob. Mélanome. Encyclopédie Médico-chirurgicale. 2015 / article créé le 12/01/2018

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