C’est le cancer de la peau le plus fréquent. Il atteindrait 70 habitants pour 100 000 par an en France. Il touche surtout les personnes de plus de 50 ans mais peut parfois atteindre des sujets plus jeunes.
Il est plus fréquent chez les personnes qui ont une peau, des yeux et des cheveux clairs et celles qui se sont beaucoup exposées au soleil au cours de leur vie.
Le facteur principal dans l’apparition d’un CBC est en effet l’exposition au soleil (80 % des cas), particulièrement les expositions intermittentes (comme lors des vacances).
Ceci explique que les CBC sont localisés sur les parties du corps habituellement non couvertes : essentiellement la tête et le cou.
Le carcinome basocellulaire se développe à partir de cellules (kératinocytes) situées à la base de l’épiderme.
Comment le reconnaître ?
Le carcinome basocellulaire se présente sous différents aspects, ce qui ne facilite pas la tâche du médecin !
Toutefois on constate que l’aspect varie en fonction de la localisation et de l’évolutivité du CBC.
Schématiquement le CBC peut prendre la forme :



- D’un nodule c’est-à-dire d’une boule translucide (cela ressemble à une perle) de taille limitée soulevant la peau, laquelle est parfois parcourue de petits vaisseaux (appelés télangiectasies) et/ou présente une plaie n’ayant aucune tendance à guérir (ulcération) : on l’appelle le CBC nodulaire et c’est sur le visage qu’on le trouve le plus souvent.
- D’une plaque rosée à rouge un peu sèche bien limitée par une bordure plus marquée : il s’agit du CBC superficiel qui touche plus souvent le tronc ou les membres.
- D’une zone blanchâtre déprimée mal limitée semblable à une cicatrice : on l’appelle le CBC sclérodermiforme, plus fréquent sur le visage mais pouvant aussi toucher le tronc.


Ce qui complique encore les choses c’est que ces lésions, quel que soit leur type, peuvent s’ulcérer (apparition d’une plaie plus ou moins croûteuse) ou se pigmenter c’est-à-dire devenir marron-brune (on parle de CBC tatoué parfois bien difficile à distinguer d’un mélanome.)
Ce qu’il faut retenir, c’est que toute lésion de ce type apparaissant sur le visage ou le corps, sans que rien ne l’ait précédée, qui progresse (même lentement, ce qui est le plus souvent le cas) sans aucune tendance à guérir malgré l’application d’un antiseptique ou d’une pommade antibiotique doit être montrée à un médecin, dermatologiste de préférence.
Une biopsie sera alors pratiquée, c’est-à-dire qu’une partie de la lésion (ou toute la lésion si elle est de petite taille) est enlevée, placée dans un flacon à biopsie et acheminée vers un laboratoire d’anatomopathologie où il sera examiné au microscope afin de confirmer le diagnostic.
Quel danger ?
Le carcinome basocellulaire ne métastase pratiquement jamais (c’est à dire qu’il n’essaime pas vers d’autres organes). Malgré tout, c’est un cancer et il ne guérit pas seul ; il progresse en détruisant la peau en surface mais aussi en profondeur avec des conséquences esthétiques souvent importantes car il siège sur des zones découvertes. Enfin il a aussi tendance à récidiver après le traitement.
Les risques de progression et de récidive diffèrent en fonction du type, de la taille et de la localisation du CBC:
- Les CBC sclérodermiformes sont plus « agressifs » que les CBC nodulaires, eux-mêmes plus agressifs que les CBC superficiels.
- Le nez, les oreilles, le contour des yeux et de la bouche sont considérés comme des zones plus dangereuses (en terme de risque de progression et de récidive) que le front, les joues, le menton, le cuir chevelu et le cou, tandis que le danger est moindre pour les tumeurs du tronc et des membres.
- Enfin, globalement, le risque est augmenté pour les lésions de plus d’un centimètre et les récidives.
Quel traitement ?
Le principal traitement est la chirurgie qui enlève la lésion avec une marge de peau saine plus ou moins grande en fonction du risque évolutif de la tumeur, déterminé par son type, sa taille et sa localisation. Parfois, une chirurgie en deux temps est nécessaire avec « reconstruction » quand la tumeur est de taille importante et « mal située ».
Pour les CBC superficiels, ou les CBC nodulaires de petite taille situés ailleurs que sur les zones à risque (nez, oreilles, autour des yeux et de la bouche), d’autres techniques peuvent être tentées :
- destruction par le froid (cryothérapie)
- destruction par le laser C02
- destruction par l’électricité (électrocoagulation)
- destruction par application 5 jours par semaine pendant 4 semaines de crème à l’imiquimod (Aldara)
- destruction par photothérapie dynamique (application d’un produit photosensibilisant puis exposition à une source lumineuse)
Dans les rares cas de CBC inopérables (trop étendus) ou s’étant compliqués de métastases (exceptionnel), des thérapies ciblées sont disponibles. Des immunothérapies peuvent aussi être proposées, ou encore la radiothérapie.
Après le traitement, il faut se soumettre à une surveillance régulière plus ou moins étroite en fonction du type de CBC, à la fois pour dépister les récidives éventuelles mais aussi d’autres CBC et les autres cancers de la peau liés au soleil : carcinomes épidermoïdes, mélanome. La protection contre le soleil est indispensable.