Vers un dépistage sur mesure du mélanome

Nov 24, 2016

Novembre 2016 – Les facteurs de risque de mélanome sont bien identifiés : les plus importants sont un nombre élevé de nævus (grains de beauté), la présence dans l’entourage familial de personnes ayant eu un mélanome, le fait d’avoir eu soi-même un ou plusieurs mélanomes. Il est généralement recommandé dans ce cas, outre de se protéger scrupuleusement du soleil, de consulter régulièrement son médecin dermatologue ou généraliste et de savoir s’examiner la peau afin de repérer un éventuel mélanome.


En Australie, où la fréquence du mélanome est parmi les plus élevées au monde et où ce cancer se situe au premier rang des pathologies malignes et est une des principales causes de décès par cancer entre 15 et 44 ans, la prévention et le dépistage des tumeurs à un stade précoce est une préoccupation majeure. Dans ce cadre, une équipe de dermatologistes a comparé, parmi les personnes victimes de mélanome, celles qui avaient certains des facteurs de risque mentionnés plus haut et ceux qui ne les avaient pas, dans le but d’affiner la stratégie de prévention.

Parmi 2 727 personnes chez lesquelles a été diagnostiqué un mélanome entre octobre 2006 et octobre 2007 en Nouvelle-Galles du sud, 1 052 (39 %) étaient à haut risque parce qu’appartenant à une famille où d’autres membres avaient eu un mélanome, et/ou parce qu’ayant de nombreux nævus et/ou déjà eu un mélanome. Les autres n’avaient aucun de ces facteurs de risque. La comparaison entre ces deux groupes montre que les personnes avec des facteurs de risque étaient plus jeunes au moment du diagnostic de leur mélanome (âge moyen 62 ans contre 65 ans), avec toutefois des différences en fonction du facteur de risque : 56 ans en cas d’antécédent familial de mélanome, 59 ans en cas de nævus multiples et 69 ans en cas de mélanome précédent.

La localisation du mélanome variait également : plus souvent sur le tronc en cas de nombreux naevus, (41 % contre 29 % des cas), plus souvent sur les membres en cas d’antécédents familiaux (57 % vs 42 %) et plus souvent au niveau de la tête et du cou en cas de mélanome précédent (21 % vs 15 %).

Ces observations sont susceptibles de permettre d’optimiser la surveillance des sujets à haut risque en précisant l’âge à partir duquel il faut l’intensifier et en désignant les endroits du corps sur lequel doit plus particulièrement porter l’auto-examen et l’examen médical.

Dr Marie-Line Barbet

Watts CG et coll. :Clinical Features Associated With Individuals at Higher Risk of Melanoma.
A Population-Based Study .JAMA Dermatol., 2016; publication avancée en ligne le 9 novembre.doi:10.1001/jamadermatol.2016.3327