Septembre 2015 – Depuis le milieu des années 50, la fréquence du mélanome malin (MM), autrefois considéré comme rare, a augmenté dans les pays les plus développés plus vite que celle d’aucun autre cancer.
La cause première du MM est l’exposition aux ultraviolets, qu’ils soient naturels ou artificiels. En particulier l’exposition excessive et épisodique aux UV au cours de l’enfance notamment, est reconnue comme un facteur de risque majeur pour le MM. Récemment, il a été découvert que l’exposition au soleil provoquait des mutations au niveau de gènes « protecteurs » vis-à-vis du développement des cancers, mutations qui rendent ces gènes inopérants.
Bien que le lien entre UV et mélanome soit bien identifié, la fréquence de ce cancer a continué de croître en dépit des campagnes grand public encourageant à se prémunir contre le soleil. Par ailleurs, le fait que l’utilisation de crèmes solaires n’a qu’un effet préventif incomplet vis-à-vis de la survenue de mélanomes, a également poussé à rechercher d’autres méthodes de protection et en particulier dans le domaine de la nutrition.
De nombreuses études ont analysé l’influence de l’alimentation sur le risque de mélanome. Une équipe de spécialistes en santé publique a compilé les résultats de 18 d’entre elles, publiées entre 1990 et 2015. La plupart ne montrent pas de lien entre nutrition et mélanome. Cependant quelques unes font état d’un rôle protecteur d’une consommation importante de poisson, de légumes et de fruits, comme dans le « régime méditerranéen », la diminution du risque allant de 35 à 37 % pour le poisson, 40 à 57 % pour les légumes et 34 à 46 % pour les fruits. De même, un petit nombre d’autres travaux accorde également un effet protecteur à une consommation élevée de béta carotène et de vitamines A, C, D et E.
Les preuves d’un impact de l’alimentation sur la survenue du mélanome malin restent toutefois minces et il faudrait mener d’autres études pour réunir des données supplémentaires à ce sujet. Il n’en reste pas moins que le régime méditerranéen, bénéfique à bien d’autres égards, pourrait être recommandé, de même que l’apport en certaines vitamines et béta carotène.
Dr Marie-Line Barbet
De Waure C et coll. : Systematic review of studies investigating association between dietary habits and cutaneaous malignant melanoma. Public Health 2015; publication avancée en ligne le 23 juillet. http://dx.doi.org/10.1016/j.puhe.2015.06.015