Résumé de l’article scientifique publié le 17 novembre 2014 dans « The NEW ENGLAND JOURNAL of MEDICINE: Nivolumab in Previously Untreated Melanoma without BRAF Mutation »
(Nivolumab dans le mélanome non traité précédemment et sans mutation BRAF)
Introduction
L’incidence globale des mélanomes continue d’augmenter et la mortalité associée reste élevée. Globalement, 132 000 nouveaux cas de mélanome sont diagnostiqués chaque année et il est estimé que 48 000 personnes décèdent de mélanomes avancés. Il a été démontré que l’ipilimumab améliore la survie de 2 ans, comparé à un vaccin contrôle, chez des patients ayant un mélanome métastasique précédemment traité ainsi que chez des patients précédemment non traités et qui recevaient aussi de la dacarbazine.
La dacarbazine est associée à un taux de survie médian global de 5,6 à 7,8 mois et restait jusqu’à récemment une thérapie communément utilisée chez des patients ayant un mélanome précédemment non traité et n’ayant pas de mutation BRAF.
Le nivolumab est un anticorps humain qui régule l’activation et la prolifération des cellules T. Il est supérieur à la chimiothérapie en termes de réponse objective chez les patients ayant un mélanome métastasique récalcitrant à l’ipilimumab.
Cette étude de phase 3, randomisée, en double aveugle, a été réalisée pour évaluer si le nivolumab, comparé à la dacarbazine, améliorait la survie globale chez des patients non traités précédemment et présentant un mélanome métastatique sans mutations de BRAF.
Méthodes
418 patients présentant un mélanome métastasique sans mutation de BRAF et non traités précédemment ont été répartis en 2 groupes de manière randomisée. Ils recevaient soit le nivolumab (à une dose de 3 mg par kilogramme de poids corporel toutes les 2 semaines et le placébo de la dacarbazine toutes les 3 semaines) soit la dacarbazine (à une dose de 1000 mg par mètre carré de surface corporelle toutes les 3 semaines et le placébo de nivolumab toutes les 2 semaines). L’objectif principal de cette étude était la survie globale.
Résultats
Après 1 an, le taux global de survie était de 72,9% (intervalle de confiance à 95% : 65,5 à 78,9) pour le groupe nivolumab, comparé à 42,1% (intervalle de confiance à 95% : 33,0 à 50,9) pour le groupe dacarbazine. Le délai auquel est observé 50% de progression ou décès (survie sans progression médiane) était de 5,1 mois pour le groupe nivolumab versus 2,2 mois pour le groupe dacarbazine. Le taux de réponse objective était de 40,0% (intervalle de confiance à 95% : 33,3 à 47,0) pour le groupe nivolumab versus 13,9% (intervalle de confiance à 95% : 9,5 à 19,4) pour le groupe dacarbazine. Le bénéfice de survie avec le nivolumab versus la dacarbazine était observé parmi des sous-groupes préspécifiés, incluant des sous-groupes définis par un statut vis-à-vis de l’expression du ligand 1 de mort programmée (PD-L1). Chez les patients dont le mélanome exprimait PDL-1, le taux de réponse objective était de 52,7% pour le groupe nivolumab versus 10,8% pour le groupe dacarbazine.
L’incidence des effets secondaires liés au traitement était similaire pour les 2 groupes (74,3% avec nivolumab versus 75,6% avec dacarbazine). Les effets secondaires courants associés avec nivolumab incluaient fatigue, prurit et nausée. Des effets secondaires de grade 3 ou 4 liés au médicament sont survenus chez 11,7% des patients traités par nivolumab et chez 17,6% de ceux traités avec la dacarbazine. Le pourcentage de patients qui ont arrêté le traitement de l’étude était 6,8% pour nivolumab et 11,7% pour dacarbazine. Aucun décès n’était attribué à la toxicité des médicaments de l’étude.
Conclusions
Comparé à la dacarbazine, le nivolumab a amélioré significativement la survie globale et le délai avec lequel sont observés une progression ou un décès chez 50% des patients. Le nivolumab entraine peu d’effets secondaires sévères.
Caroline Robert, M.D, PhD et all
(Financée par GlaxoSmithKline ; ClinicalTrials.gov numéro NCT01721772.)