Juillet 2015 – Alors que le mélanome débutant est dans la grande majorité des cas guéri par une simple exérèse chirurgicale, il n’en est pas de même pour les mélanomes à un stade avancé avec des métastases. Dans cette situation, on ne disposait jusqu’à récemment que de traitements peu efficaces. Mais au cours de ces dernières années, des avancées considérables sont survenues avec la mise au point de thérapies ciblées et d’immunothérapies qui améliorent significativement le pronostic des malades concernés.
Une communication au cours du dernier congrès annuel de l’ASCO (American Society of Clinical Oncology) qui s’est tenu à Chicago (29 mai au 2 juin 2015), a en particulier souligné l’apport important représenté par une nouvelle molécule d’immunothérapie : le nivolumab. Il s’agit d’un anticorps monoclonal qui empêche que les lymphocytes T (cellules du système immunitaire) ne perdent leur capacité de tuer les cellules tumorales. Son mécanisme d’action est différent de celui de l’ipilimumab, première molécule d’immunothérapie testée dans les mélanomes malins métastatiques avec des résultats très appréciables mais malheureusement également avec des effets secondaires importants et la possibilité que le traitement ne devienne progressivement inefficace.
Il n’en reste pas moins que nivolumab et ipilimumab ont des effets complémentaires et c’est ce qui a conduit à comparer les résultats de l’administration du nivolumab associé à l’ipilimumab, du nivolumab seul et de l’ipilimumab seul. L’étude a concerné 945 patients atteints d’un mélanome malin au stade avancé (III ou IV, c’est-à-dire avec des métastases) qui ont été répartis en trois groupes pour évaluer chacun des traitements.
Les résultats sont nettement en faveur du traitement combinant nivolumab et ipilimumab puisqu’avec celui-ci, le délai avant que la maladie ne progresse à nouveau est de 11,5 mois en médiane contre 6,9 mois avec le nivolumab seul et 2,9 mois avec l’ipilimumab seul. Les taux de réponses objectives au traitement sont respectivement de 57,6 %, 43,7 % et 19 %. Cependant, les effets secondaires sont plus fréquents avec le traitement combiné et c’est dans le groupe de patients recevant le nivolumab seul que l’on en observe le moins.
Ces constatations soulignent l’efficacité du nivolumab (seul ou associé à l’ipilimumab) puisqu’il confère un allongement très significatif du délai sans progression de la maladie et améliore ainsi sensiblement le pronostic.
Dr Marie-Line Barbet
Wolchok JD et coll. : Efficacy and safety results from a phase III trial of nivolumab (NIVO) alone or combined with ipilimumab (IPI) versus IPI alone in treatment-naive patients (pts) with advanced melanoma (MEL) (CheckMate 067). ASCO annual meeting 2015 (Chicago, Etats-Unis) : 29 mai-2 juin 2015.